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11 septembre 2017 1 11 /09 /septembre /2017 18:39

JUPITER ET LE LEVANT

   Exercice dapparence scolaire le commentaire de texte est nécessaire aux citoyens dun pays dont le nouveau président qui manie ici les éructations, là une langue emberlificotée, approximative de bonimenteur qui masque de plus en plus mal la rigidité réelle de ses projets autoritaires.

La lecture attentive du bref passage qui suit consacré à la Syrie dans son discours aux ambassadeurs est riche denseignements.

***

  ….Deux grandes zones concentrent aujourd’hui nos efforts dans la lutte contre ce terrorisme : la Syrie et l’Irak d’un côté, la Libye et le Sahel de l’autre. Dès son extension en Syrie et en Irak, Daesh a commencé à planifier des attaques contre nos intérêts, contre nos vies, notre peuple.

Oui, Daesh est notre ennemi. Le retour de la paix et la stabilisation de l’Irak puis de la Syrie sont à cet égard une priorité vitale pour la France. C’est pourquoi nous devons contribuer à enclencher en Irak à certains égards, comme en Syrie surtout, une transition politique inclusive où les populations seront justement représentées et nous investir dans la reconstruction de ces deux pays.

En Syrie, nous devons terminer la guerre ; dans ces deux pays, nous devons gagner la paix. Pour la Syrie, c’est à cette fin que j’ai souhaité dès le mois de mai dernier que nous puissions changer de méthode. Le processus d’Astana nous avait mis à l’écart du règlement de ce conflit sur le plan de la désescalade militaire. En instaurant un dialogue exigeant avec les Turcs, les Iraniens et les Russes, nous avons pu faire avancer concrètement la situation.

D’abord en définissant un objectif et une priorité communs : vaincre les terroristes et reconstruire la stabilité de la Syrie ; ensuite, en fixant des lignes rouges. La première est la fin de l’utilisation des armes chimiques et nous avons, je dois le dire, depuis notre échange de Versailles obtenu avec les Russes des résultats concrets sur ce point. La seconde est celle des accès humanitaires dans les zones de conflit. Conscient des risques qui subsistent, en particulier sur ce dernier point, j’y resterai très attentif.

Enfin, nous avons pris l’initiative d’un groupe international de contact associant les principaux acteurs engagés en Syrie. Désormais accepté par nos interlocuteurs, ce groupe permettra de donner une nouvelle impulsion au processus piloté par les Nations Unies. Les efforts de Jean-Yves LE DRIAN en particulier permettront à ce groupe de devenir opérationnel lors de l’assemblée générale des Nations Unies en septembre.

Il va de soi que la reconstitution un jour d’un Etat de droit en Syrie à laquelle la France et l’Europe apporteront leur contribution devra s’accompagner de la justice pour les crimes commis, notamment par les dirigeants de ce pays…..

***

   Dans sa longue intervention devant les ambassadeurs de France réunis à lElysée comme chaque année pour écouter, au sortir de l’été, les grandes orientations de la diplomatie française, Emmanuel Macron a consacré une attention particulière à la Syrie. Il la fait dans le cadre dun long développement sur la lutte contre le terrorisme islamiste affichée comme un objectif prioritaire de laction de la France.

Jusque là pas de surprise : présentation binaire simple : « sur le champ de bataille syrien le terrorisme islamique est à l’œuvre, il faut le combattre ».

Aucune mention du fait que depuis 2011 le gouvernement légal de la République Arabe Syrienne, lArmée arabe syrienne, armée de conscription, et dans les zones où les terroristes nont pas pris le contrôle du terrain, cest-à-dire en gros dans toute la partie occidentale du pays une majorité de plus en plus large de la population lutte précisément contre le terrorisme islamique qui a fait des centaines de milliers de victimes, tant civiles que militaires. Cest cette lutte pour la souveraineté nationale qui a reçu progressivement le soutien militaire du Hezbollah libanais, de la Russie, de lIran et dans la dernière période de lIrak cible lui aussi du même terrorisme islamique à partir de la proclamation du « Califat » à Mossoul.

Quand Emmanuel Macron parle des victimes « musulmanes » du terrorisme islamique il reconnait une réalité tout en la simplifiant. Il est effectif que la majorité des victimes du terrorisme islamique sont des musulmans dans des pays à majorité musulmane mais lacte terroriste est par nature un acte aveugle qui vise principalement des civils de tous âges et  qui peut tuer sans distinction de confession chrétiens, musulmans sunnites, musulmans chiites, druzes tout autant que des militants communistes, il y en a en Syrie.

Que le retour à la paix soit une  priorité vitale pour la France, on veut bien lentendre mais sans cependant oublier que cette priorité est encore plus vitale pour le peuple syrien qui a versé beaucoup de sang depuis 2011 pour y parvenir. Le peuple syrien est totalement absent du discours présidentiel et il va le réintroduire subrepticement en annonçant :

 

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7 septembre 2017 4 07 /09 /septembre /2017 15:03

LE   DRIAN

DE LA FREGATE AU PAQUEBOT DE CROISIERE *

*****

Les liens étroits entre le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler et la compagnie maritime italo-suisse MSC dont il a assuré la direction financière de 2016 à   2017 jusqu’à son installation à l’Elysée ne se sont pas desserrés.

En témoigne la récente visite de M. Le Drian au port de Marseille. Le Ministre des affaires étrangères et de l’Europe n’a pas de compétences particulières ni d’attributions spécifiques en matière portuaire. Il avait en apparence d’autant moins de raisons de s’intéresser aux activités portuaires à Marseille que sa collègue Madame Elisabeth Borne, en charge du secteur, avait effectué une visite détaillée du port au début du mois d’Aout

M Le Drian est venu à Marseille pour s’occuper du développement des croisières maritimes activité où la compagnie maritime MSC  occupe une place importante. Le marché méditerranéen de la croisière est le second du monde après celui des Caraïbes, la majorité des croisières se déroulent en Méditerranée occidentale et Marseille bien que nettement dépassé comme port d’escale par Barcelone et Civitavecchia (le port de Rome) occupe un rang honorable de 3° ou 4° au coude à coude selon les années avec Naples et Venise.

Promouvoir la croisière à Marseille, objectif grand public de la visite repris à son compte par le nouveau président du Conseil régional le marseillais Renaud Muselier  (LR) revient à promouvoir les intérêts de MSC.

Le plan initial MACRON KOHLER visait à introduire MSC dans le capital du chantier de St Nazaire STX France pour empêcher les italiens d’y détenir la majorité. La mise vente par l’armateur coréen STX de sa filiale française et du chantier de Saint Nazaire avait conduit l’équipe Hollande-Valls à rechercher de nouveaux actionnaires. Personne ne s’était présenté à part le groupe public italien FINCANTIERI, fine fleur de la construction navale italienne tant pour le secteur civil que pour le secteur militaire et le gouvernement français avait finalement accepté l’arrivée de deux nouveaux actionnaires italiens  FINCANTIERI pour  48  % accompagné d’un fonds de placement italien portant le nom trompeur mais conforme à la législation italienne de FONDATION  (CTR TRIESTE) pour  7  %.  Les analystes financiers pensaient que la dite « fondation » dont le siège à Triste est voisin de celui de FINCANTIERI était en fait un faux nez de FINCANTIERI. Les intérêts italiens prenaient donc la majorité du capital de STX France.

Sitôt au pouvoir MACRON et KOHLER profitant du lancement à St Nazaire du dernier né de la flotte MSC, le MSC Meraviglia remettaient publiquement en cause l’opération conduite par Hollande dans les dernières semaines de son mandat et annonçaient qu’ils voulaient un partage du capital 50/50 entre la France et l’Italie. Annonce très mal reçue en Italie qui a déchainé la presse économique et financière italienne contre  la France accusée d’arrogance, le gouvernement restant lui-même plus discret mais clairement opposé en principe au partage 50/50. L’Elysée profitant du fait que FINCANTIERI n’avait pas encore racheté les actions de STX France a fait jouer  une  disposition des accords initiaux qui permettaient à la France de bloquer temporairement l’opération avant règlement du litige. Cela s’est fait sous la forme d’une NATIONALISATION TEMPORAIRE  de STX RANCE garantie par un dépôt de fonds du Trésor public français dans la caisse de STX France. Le sujet sera le principal sujet du traditionnel sommet annuel franco Italien qui se tiendra fin Septembre et promet d’être houleux. Noter au passage que le grand capital financier quand il contrôle étroitement le pouvoir politique peut utiliser l’outil NATIONALISATION dans des batailles bancaires ce qui n’a évidemment aucun rapport avec le contrôle collectif des moyens de production

Dans cette partie de poker financier international l’équipe MACRON KOHLER dispose de la carte MSC. MSC, gros client du chantier de Saint Nazaire et très satisfait de son fournisseur, garantit pas ses commandes nombreuses de très gros navires de croisière  déjà signées l’activité du chantier   pour au moins les 5 ou 6 ans à venir et l’Elysée verrait bien MSC rentrer au capital de STX France pour appuyer l’actionnaire français NAVAL GROUP nouveau nom de la DCNS. La question qui peut se poser est de savoir si et jusqu’où  la compagnie italo suisse, siège à Genève mais capital entre les mains d’une famille italienne, est prête à  jouer le jeu de MACRON contre l’Italie.

La visite inattendue de Monsieur Le Drian à Marseille est un élément de réponse. En effet le Ministre des Affaires étrangères était accompagné et soutenu dans sa démarche  de soutien aux croisières à Marseille par le porte parole du lobby international des armateurs de croisières  et président de CLIA (lobby des croisiéristes opérant sur le marché français) un certain  Ermino Eschena  qui se trouve être aussi directeur des affaires institutionnelles et des relations industrielles pour le groupe MSC , autant dire son Ministre des Affaires étrangères.

M. Le Drian est donc venu :

1- pour le grand public et le patronat marseillais continuer à faire croire que les escales de navires de croisière sont une mine d’or pour l’économie locale. Cette affirmation est largement contestée : le croisiériste qui chaque jour change de port ne dépense pas des sommes folles à chaque escale pendant les quelques heures qu’il passe à terre d’autant plus qu’il est fortement sollicité aussi à bord. La croisière, leurre agité depuis plusieurs années ne peut masquer la difficulté structurelle des ports français et de Marseille en particulier qui provient de la désindustrialisation de la France et du déséquilibre persistant du commerce extérieur – la France importe plus qu’elle n’exporte - aggravé ces dernières semaines par la remontée du cours de l’Euro face au dollar. Mais sur ce sujet de fond, l’équipe Macron-Philippe est bien peu loquace.  Soutenir l’activité CROISIERE c’est inscrire encore plus l’économie portuaire et l’économie nationale dans l’ « INDUSTRIE » du divertissement, synonyme pour la majorité des emplois qu’elle crée de bas salaires, de travail au noir, de creux saisonniers et de précarité, c’est une sorte de DISNEYLANDISATION de l’économie nationale.

2- pour démontrer que le gouvernement français soutient MSC et que  Marseille peut être et va se donner les moyens de devenir la tête de pont des croisières MSC en Méditerranée. Bien conseillé  par Monsieur Eschena dont le groupe a pour ambition de ravir la première place des armateurs de croisière opérant dans les ports français à son confrère italien COSTA  Le Drian a lancé quelques idées pour attirer à Marseille la clientèle croisiériste : ouvrir des vols directs vers l’aéroport de Marseille depuis la Chine et les Etats-Unis  pays cibles des armateurs, créer à Marseille un colloque  international sur la croisière, bref et pour le dire simplement prendre la place de Barcelone comme port d’embarquement initial favori des croisiéristes car au lieu de passer quelques heures à terre au cours des escales suivantes, le passager croisiériste  (nom commercial : PAX) peut arriver la veille de son embarquement , dormir à l’hôtel , diner au restaurant, bref dépenser plus que dans les autres ports.

Jean Yves Le Drian, à qui on attribue le rare mérite d’avoir vendu à l’étranger des RAFALE considérés jusqu’alors  comme invendables, continue sa carrière d’agent commercial pour un nouveau produit et inscrit son action dans une opération où le grand capital italien affronte le grand capital français  dans « la meilleure Union Européenne possible ».

 

  • Voir sur ce sujet notre bulletin 345 sur le blog http://comaguer.over-blog.fr
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14 juillet 2017 5 14 /07 /juillet /2017 08:12

LA COUR PENALE INTERNATIONALE

sombre dans le complotisme !

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La défense de Laurent Gbagbo à la Cour Pénale Internationale a déposé en  2017 une nouvelle demande de mise en liberté provisoire du Président Gbagbo. Celle-ci a été refusée par la Chambre de Première instance en charge de cette procédure et la défense de Laurent Gbagbo vient de faire appel de cette décision.

Dans cet appel elle rappelle que Laurent Gbagbo est en droit présumé innocent, qu’il est âgé, et qu’il est emprisonné depuis 6 ans. De plus vu le rythme actuel de la procédure aucun observateur sérieux n’envisage que le procès puisse s’achever avant 4 ou 5 ans.

Le motif principal de refus de mise en liberté provisoire par le  chambre de première instance est l’existence d’un « réseau » («NETWORK » puisque cette instance qui traite du cas d’un prisonnier francophone lui fait l’insulte de traiter son cas uniquement en anglais *) ce « « réseau » » sur lequel aucune donnée sérieuse n’est fournie  et qui serait susceptible, à la faveur d’une période de liberté provisoire,  de soustraire l’accusé Gbagbo à la Cour Pénale en bref de le faire passer à la clandestinité.  

La Cour Pénale internationale est donc en train de sombrer dans le complotisme. Selon elle, des forces de l’ombre veulent faire évader le Président Laurent Gbagbo !

Bien au contraire ceux très nombreux qui soutiennent Laurent Gbagbo le font au grand jour (une pétition internationale qui demandait sa libération complète a recueilli au printemps 26 millions de signatures) et ne complotent pas.

Extraordinaire renversement de la réalité. Les vrais comploteurs soupçonnent ou accusent leurs adversaires de complotisme.

Oui, il y a bien eu un complot en Côte d’Ivoire mais un complot contre le Président Gbagbo organisé avec persévérance au plus haut niveau de la République française pour renverser le  président d’un Etat souverain élu en 2000 et réélu en 2010 , oui un complot car ne relevant d’aucun acte constitutionnel et légal de la République française, un renversement par tous moyens décidé à huis clos par quelques dirigeants,  Jacques Chirac et Dominique de Villepin pour commencer et Nicolas Sarkozy ensuite pour réaliser le coup d’Etat militaire d’Avril 2011 , capturer Laurent Gbagbo dans son palais présidentiel et le livrer aux rebelles soutenus par la France.

Si le ridicule tuait, la CPI serait déjà dissoute.

*La France qui finance la CPI pourrait exiger que le français soit langue de travail pour toutes les activités de la Cour.

 

 

 

 

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14 juillet 2017 5 14 /07 /juillet /2017 08:09

Dernières nouvelles de Chypre

Nos bulletins 347 et 348 ont suffisamment souligné l’intérêt économique et politique majeur d’un règlement de la question chypriote.

L’attention renouvelée  de l’ONU pour cette question était attesté par la prise en charge du dossier par le Directeur des Affaires Politiques de l’ONU Jeffrey Feltman, bras droit du secrétaire général.

Diplomate étasunien, grand connaisseur des affaires proche-orientales il s’était d’autant plus impliqué que tant pour Washington et Tel-Aviv que pour EXXON la détermination des frontières terrestres et maritimes de la République de Chypre était de toute première importance pour l’exportation du gaz israélien et les forages sous-marins d’EXXON.

 Mais Il n’y aura  pas de clarification avant longtemps !

En effet la Turquie a opposé un refus formel au préalable d’évacuation de ses troupes du sol de l’ile posé par la République de Chypre.

Celle-ci a donc mis fin  aux négociations achevées le 6 Juillet en Suisse au grand regret du Secrétaire général venu sur place pour l’exprimer. *

Pour mieux faire connaitre cette république petite mais  souveraine et sa longue histoire  RADIO GALERE rediffusera le dossier spécial sur Chypre de Février 2017.

Lundi 17 Juillet de 13h30 à 15h

 

  • Conférence de presse du secrétaire général de l’ONU

Secretary-General: I am deeply sorry to inform you that, despite the very strong commitment and the engagement of all the delegations and the different parties, the Greek and Turkish Cypriot delegations, Greece, Turkey, the United Kingdom, and the European Union, as an observer, and, of course, the United Nations team, the Conference on Cyprus was closed without an agreement being reached.


I want to express my deep gratitude and appreciation to the leaders of the two communities and to wish the best for all the Cypriots, north and south. I also want to express my deep gratitude to the representatives of the Guarantor Powers and the European Union, and to express my enormous appreciation for the UN team, lead by Espen Eide, that has done everything possible to bring closer the positions of the different delegations.

Unfortunately, as I said, an agreement was not possible and the conference was closed without the possibility to bring a solution to this dramatically long-lasting problem.

Q: Could you please if the parties will continue the negotiations or if they said they will stop?

Secretary-General: The conference is closed. That doesn’t mean that other initiatives can not be developed in order to address the Cyprus problem. But this conference was closed, unfortunately, without result. The United Nations role is the role of a facilitator and we will be always be at the disposal of the parties willing to come to an agreement, if that would be the case.

Q: Quel était, selon vous, le principal obstacle? Est-ce que c’est cette ‘sunset’ clause versus ‘review’ clause qui est liée aux garanties? Quelle est la principale pierre d’achoppement selon vous ?

Secrétaire-Général: Je crois qu’il y a un certain nombre de questions – je ne voudrais pas isoler une question en particulier. C’est évident qu’il y avait une distance encore importante entre les délégations, en ce qui concerne un certain nombre de questions, et que l’accord n’a pas été possible.

Mais je profite de votre question pour remercier le gouvernement Suisse de son hospitalité, de son engagement, de son appui à ces conversations. Sans le gouvernement Suisse, ca serait absolument impossible de conduire les travaux d’une façon aussi efficace.

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14 juillet 2017 5 14 /07 /juillet /2017 08:05

A PROPOS DE GAZODUCS

 

Une lectrice attentive et avisée nous a interrogés au sujet de notre bulletin n° 347. Elle se demandait et nous demandait si le gazoduc SOUTH STREAM que nous y mentionnions  était bien le même que le gazoduc TURKSTREAM. Sa question était judicieuse et nous l’en remercions.

Petit retour sur l’histoire. Il s’agit dans les deux cas de dénominations données par le porteur du projet à savoir la société GAZPROM. Les fournitures de gaz russe à l’Europe de l’ouest se sont longtemps faites à travers de gazoducs terrestres traversant et  approvisionnant au passage les pays de l’ancien bloc de l’Est. Le réseau mis en place au temps du Comecon continuait ainsi à fonctionner. Des rapports difficiles entre la Russie d’une part, la Pologne et l’Ukraine d’autre part et les agissements frauduleux de l’Ukraine  consistant, à partir de la révolution orange, à faire chanter la Russie en coupant les livraisons vers l’Europe de  l’Ouest ont conduit Gazprom et ses principaux clients ouest européens à envisager de court-circuiter Pologne et Ukraine.

La réponse a été de faire passer le gaz russe par des gazoducs sous marins. Le premier d’entre eux NORTH STREAM part du golfe de Finlande passe sous la Baltique et arrive sur la côte allemande à l’Est du pays. De là le gaz peut continuer à circuler par voie terrestre vers ses clients ouest européens. NORTH STREAM fonctionne depuis 2012  et le système donne une telle satisfaction que son doublement est programmé et serait déjà achevé si l’Union Européenne dans sa guerre économique contre la Russie ne freinait pas par tous les moyens la réalisation de NORTH STREAM II. L’Allemagne, gros client et actionnaire de NORTH STREAM I et ses partenaires européens dont le français ENGIE sont en passe d’obtenir la levée du blocage de Bruxelles.

La construction de NORTH STREAM II devrait commencer sous peu et les premières livraisons sont prévues pour 2019. La Pologne qui voit donc passer le gaz russe au large de ses côtes a mis tous les bâtons possibles dans les roues du projet et va devoir acheter du gaz de schiste étasunien liquéfié  livré par navires spécialisés. Cette décision qui s’inscrit pleinement dans sa politique de voyageur de commerce a ravi Donald Trump en visite à Varsovie la semaine dernière.

Symétriquement à NORTH STREAM Gazprom avait conçu et programmé un projet de gazoduc sous marin pour alimenter l’Europe du Sud Ouest : il s’agissait de SOUTH STREAM. Le premier tracé retenu aboutissait en Bulgarie et avait les faveurs du gouvernement bulgare. Mais la Bulgarie n’est pas l’Allemagne et  en 2014 l’Union européenne a interdit à la Bulgarie de laisser passer SOUTH STREAM sur son territoire.  Gazprom a alors étudié une variante  qui partant toujours de la côte russe de la Mer Noire aboutirait en Turquie et de là poursuivrait son chemin vers l’Ouest. Cette variante a reçu le nom de TURKISH STREAM  et notre lectrice était donc totalement fondée à relever que nous n’avions pas modifié le nom du gazoduc. Nous nos excusons donc auprès de nos lecteurs pour cette imprécision.  

Les relations entre la Russie et la Turquie sont passées depuis 2014 par des phases très contradictoires mais l’accord de la Turquie à ce projet parait aujourd’hui acquis puisque les deux pays ont signé un accord sur le sujet en Octobre 2016 et en Mai 2017 le président russe a donné ordre à GAZPROM de commencer les travaux de pose du gazoduc du côté russe. Par contre les documents cartographiques disponibles laissent encore le doute sur le point d’arrivée du gazoduc sur le sol turc. Les plus anciens le font arriver sur le plateau anatolien, les plus récents en Thrace.

 Quoi qu’il en soit Turkish Stream construit par une filiale de Gazprom installée à Istanbul  est prévu pour  approvisionner la Grèce et pour se prolonger  vers l’Ouest.  Là commence un autre affrontement UE / Russie qui est, pour l’instant, discrètement en cours. Si elle  traite la Grèce comme elle a traité la Bulgarie,  c’est-à-dire comme un moins que rien, l’UE peut concéder  l’achat de gaz russe par la Grèce mais interdire la prolongation du Turkish Stream vers l’Ouest et continuer à soutenir le gaz israélien.  En cas d’accord le gaz russe du Turkish Stream peut suivre deux itinéraires, soit traverser la Grèce et rejoindre l’Italie en passant sous l’Adriatique au niveau de l’Epire soit  remonter via la Macédoine ou la Bulgarie vers les Balkans et donc permettre à la Russie de livrer des clients qui lui sont fidèles via les gazoducs terrestres existants comme la Slovaquie et l’Autriche et resserrer ses liens avec certains Etats de cette région comme la Serbie (ce qui déplait souverainement à Bruxelles qui refuse le droit de ce pays de ne pas faire partie ni de l’UE ,ni de l’OTAN).

Une nouvelle partie à jouer sur le grand échiquier gazier européen dans laquelle une nouvelle occasion historique sera offerte à Alexis Tsipras de démontrer qu’il dirige un Etat souverain.

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8 juin 2017 4 08 /06 /juin /2017 14:00

POURQUOI LE MINISTRE DE L’ECONOMIE DU GOUVERNEMENT VALLS  S’INTERESSAIT- T-IL AUX RECHERCHES PETROLIERES EN MEDITERRANEE ORIENTALE ?

 

ISRAEL BIENTOT EXPORTATEUR DE GAZ NATUREL !

***

 

Contexte juridico-diplomatique

Depuis quelques années les recherches de gisements sous-marins de gaz naturel dans cette région se sont multipliées .La probabilité pour que ces recherches soient fructueuses est forte et l’Egypte avait même mis en exploitation un petit gisement au nord du delta du Nil qui est aujourd’hui épuisé.

Pour permettre à chacun des états riverains d’exploiter sa ZEE (zone économique exclusive) en mer il a fallu que des accords soient conclus entre états voisins dans le cadre des procédures de la Convention internationale sur le droit de la mer. Il est évident que vu le cout de ses recherches aucune entreprise spécialisée même les plus puissantes n’accepte de courir le risque de se mettre à forer et ensuite d’extraire du gaz dans une zone dont la jouissance par un état riverain souverain serait contestée.

Pour autant la situation n’est pas encore complètement clarifiée : la Turquie veut profiter de la ZEE de la République turque de Chypre qui n’a aucune reconnaissance internationale, la guerre empêche la Syrie de lancer une politique d’exploitation des fonds sous-marins au large de ses côtes, la non reconnaissance internationale de l’Etat Palestinien lui interdit de conduire au large de Gaza des recherches qui ,si elles étaient fructueuses, lui assureraient l’indépendance énergétique et garantiraient son indépendance économique.

En conséquence seuls trois pays ont pu vraiment se lancer dans l’aventure : La République de Chypre forte de son appartenance à l’Union Européenne et surtout depuis que le parti communiste chypriote n’est plus au pouvoir, Israël et l’Egypte. La stabilisation gouvernementale au Liban devrait permettre rapidement à ce pays de se joindre au mouvement.

Etat actuel des recherches

Israël est le premier des états riverains à avoir découvert deux gisements exploitables : Tamar et Léviathan. La mise en exploitation est en cours et la production devrait commencer entre 2018 et 2019. Le gisement Léviathan est d’une telle taille qu’il va transformer Israël en exportateur. L’Europe de l’Ouest étant et devant rester un très gros importateur net de gaz naturel, ouvrir le marché ouest européen au gaz israélien était une façon très directe de réduire les importations de gaz russe. Cette diminution de la part de la Russie est un vieux projet de l’Union Européenne qui n’a pas abouti jusqu’à présent. Ainsi le projet NABUCCO de transport de gaz extrait en Azerbaïdjan et acheminé vers l’Europe de l’Ouest via la Turquie n’a pas abouti. D’autre part l’UE a réussi en exerçant une très forte pression sur le gouvernement bulgare à bloquer le projet Southstream de fournir de gaz russe par un gazoduc sous la Mer Noire aboutissant sur la côte bulgare.

La stratégie israélienne

Pour les européens sionistes l’arrivée d’Israël sur le marché était un véritable bonheur. Emmanuel Macron ministre de l’économie du gouvernement Valls ne pouvait que mettre tout le poids de la France en faveur des projets d’acheminement de gaz israélien vers l’Europe. Projets d’autant plus intéressants qu’un futur gazoduc partant des eaux israéliens devait passer par Chypre et permettre à ce pays de vendre aussi son gaz extrait de gisements dont la découverte dans les eaux chypriotes est, dans l’état d’avancement des forages en cours aujourd’hui, extrêmement probable. La Grèce qui entreprend aussi des recherches dans ses eaux territoriales peut envisager de se joindre au projet de gazoduc israélo-chypriote et les excellentes relations actuelles entre Tsipras et Netanyahou ne peuvent que faciliter l’opération.

Une nouvelle découverte vient troubler ce jeu israélo-français. En effet à la limite Nord de ses eaux territoriales l’Egypte vient de découvrir le gisement de Zohr qui promet d’être un des plus importants du monde et lui permettra de satisfaire ses besoins et de prendre place parmi les grands exportateurs mondiaux.

Cette évolution en cours dans la géo-économie du gaz naturel va évidemment avoir des répercussions sur les marchés actuels. Le premier pays impacté est le Qatar. Très puissant producteur l’émirat ne peut exporter son gaz que par navires sous forme de gaz liquéfié via Ormuz et Suez ce qui le défavorise pour la desserte du marché européen. Aussi caressait-il l’ambition dés avant 2011 de voir s’installer en Syrie un gouvernement proche de Frères Musulmans qu’il finance qui laisserait arriver via l’Irak un gazoduc qatari en Méditerranée. Le gouvernement syrien s’y est opposé et reste favorable au contraire à un projet de gazoduc iranien aboutissant lui aussi en Méditerranée. En misant sur le terrorisme islamique le Qatar a donc perdu son pari syrien.

Repositionnement du Qatar

Une nouvelle stratégie s’ouvre à lui sous deux formes.

En premier lieu le Qatar a passé un accord avec l’Iran. Celui-ci met en effet en exploitation sur l’autre rive du Golfe persique un gisement de très grande taille qui est le simple prolongement géologique du gisement qatari et il a proposé au Qatar de lui donner accès au gazoduc iranien en projet qui via l’Irak et la Syrie aboutira sur la côte méditerranéenne. Cet accord est en contradiction totale avec la fondation d’une alliance militaire des monarchies du golfe contre l’Iran annoncée récemment à Riad par le Président US, d’où la brutalité de la crise entre l’Arabie et le Qatar.

Crise qui divise totalement le monde arabe. En effet la rupture avec le Qatar n’est le fait que de l’Arabie, des Emirats arabes unis, du gouvernement du Yémen en exil et de l’Egypte laquelle ne s’embarque dans cette galère que pour répliquer au soutien du Qatar aux Frères Musulmans et au terrorisme islamiste en Egypte même. Le Koweït, Oman et même la Jordanie appellent au calme. Quant au Liban il s’est désolidarisé immédiatement du projet d’alliance militaire arabe anti-irakienne.

D’autre part le gouvernement chypriote a dans l’octroi de nouveaux permis de recherches gazières sous marines ouvert la porte aux investissements qataris
L’émirat peut donc caresser l’espoir de vendre bientôt sa future part du gaz chypriote à l’Europe ce qui le transformera en acteur global et durable du marché gazier mondial au lieu d’être réduit à la seule vente du gaz extrait sur son propre sol.

Que va faire la France ?

Monsieur Macron qui en 2015 s’était fait le champion du gaz israélien sur le marché européen va devoir adapter la politique française à cette très large redistribution des cartes gazières dans la région et tenir compte aussi des intérêts iranien, syrien et qatari , c’est-à-dire tenter de sortir de toutes les impasses de la diplomatie régionale sarko-hollandaise dans lesquelles il avait fidèlement inscrit ses pas jusqu’à présent.

Occasion de rappeler que Total avait d ‘importants projets de recherche dans les eaux chypriotes et que le décès accidentel mal élucidé en Octobre 2014 de Christophe de Margerie*, son PDG sur l’aérodrome de Moscou a curieusement mis fin à une orientation qui menaçait de priver Israël d’une position dominante dans la fourniture à l’Europe de gaz naturel via le futur gazoduc Méditerranée orientale-Union européenne.

 

*La Russie vient de donner son nom à un méthanier géant brise-glace qu’elle vient de lancer à Saint Petersburg

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2 juin 2017 5 02 /06 /juin /2017 15:43

La banque MACRON-FRANCE.SA en pleine activité

Il faut faire vite !

En pleine campagne électorale des législatives et pour bien montrer sa puissance économique la banque d’affaires MACRON-FRANCE.SA monte ses premières opérations.

Elle les doit à son agent à l’Elysée en la personne du nouveau secrétaire général : Alexis Kohler qui depuis 2016 partageait son temps entre l’équipe de campagne d’EN MARCHE et la Direction financière de l’armateur italo-suisse MSC (Mediterranean Shipping Company).

MSC, minuscule compagnie de transport maritime fondée en Italie en 1970 qui a installé son siège à Genève est aujourd’hui le second armateur mondial pour le transport des conteneurs et le quatrième pour les croisières maritimes. Malgré sa taille MSC reste une entreprise familiale très secrète autour de son fondateur Gian Luigi Aponte de sa femme de son fils de sa fille.

Le recrutement l’an dernier d’Alexis Kohler, haut fonctionnaire français, ancien du cabinet de Moscovici et proche de Macron au moment où l’OPA MACRON sur l’Elysée était lancée ne pouvait guère relever du hasard.

L’intérêt de MSC pour la France est justifié : ses navires porte-conteneurs escalent dans les grands ports français, ses navires de croisières sont parmi les plus fidèles du port de Marseille, mais surtout MSC avait pris ces dernières années l’habitude de commander ses nouveaux navires de croisière au chantier naval de Saint Nazaire.

On se souvient que celui-ci, après avoir été racheté en 2008 par le constructeur sud-coréen STX avait vu l’Etat français entrer au capital avec une participation de 33,34 %.

Le savoir faire du chantier en matière de navires de croisière allait évidemment susciter l’intérêt de MSC croisières et des commandes de paquebots de luxe allaient suivre. MSC profitera même de du gel des avoirs de Mouammar Kadhafi et de sa mort pour racheter un paquebot que celui-ci avait commandé à la demande de Sarkozy au moment où les ouvriers du chantier étaient en chômage technique. La dernière commande de MSC remonte à Avril 2016 et porte sur 4 paquebots assurant du travail au chantier jusqu’en 2026.

Ce qui peut apparaitre dans l’immédiat comme une bonne nouvelle pour les salariés du chantier et des sous-traitants méritera d’être relu après le vote – s’il a lieu - des ordonnances sociales qui créeront les conditions d’une énorme pression à la baisse sur les salaires.

Le 19 Octobre 2016 STX France est mise en vente par la Banque publique sud coréenne qui ne veut pas continuer à soutenir une entreprise très endettée. Un seul acquéreur se présente : Le groupe italien FINCANTIERI qui a lui aussi construit des paquebots pour MSC. Un accord est conclu entre FINCANTIERI et l’Etat français actionnaire au terme duquel FINCANTIERI dispose de 48% du capital, l’Etat français garde sa part et fait entrer au capital l’entreprise publique militaire DCNS pour 12%, le solde est apporté par une fondation italienne CR TRIESTE.

Or à l’occasion du lancement à Saint Nazaire du dernier paquebot de la MSC, on apprend que l’équipe Macron-Kohler veut écarter la fondation CR TRIESTE du capital pour la remplacer par MSC et le second croisiériste client du chantier Royal Carribean.

Cette opération est donc destinée à maintenir FINCANTIERI, groupe italien concurrent de la DCNS et du chantier de Saint Nazaire, en position d’actionnaire minoritaire et de faire du chantier de Saint-Nazaire un fleuron du grand capital monopoliste français sous le contrôle direct de l’Elysée qui devient son quartier général.

C’est ,stricto sensu, du CAPITALISME MONOPOLISTE D’ETAT.

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29 mai 2017 1 29 /05 /mai /2017 12:00

L'association de solidarité et d'aide franco syrienne  vient d'écrire une lettre ouverte au Président de la République.

Sa  démarche manifeste un espoir de changement de la politique française vis à vis de la Syrie. La reconnaissance par la nouvelle Ministre des Armées de la présence de forces spéciales françaises sur le sol de la République Arabe Syrienne est une confirmation tardive de l'engagement de la France dans la tentative de renversement d'un gouvernement légal et confirmé par les élections présidentielles de 2014.

A cette occasion et contrairement à tous les usages diplomatiques la République Française n'a pas autorisé l'ouverture de bureaux de vote en France pour que tous les franco- syriens résidant en France puissent participer à ce scrutin.

 

Le 25 Mai 2017

 

LETTRE OUVERTE A Mr. EMMANUEL MACRON, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

 

Monsieur le Président,

  Nous sommes des fils, filles et familles de Syriens engagés dans les Forces françaises libres à l’appel du Général de Gaulle en 1940 ; citoyens français et franco-syriens, membres de l’Association d’aide et de solidarité franco-syrienne fondée en 1958 par nos aînés qui se sont battus pour le sauvetage de la République française, notre démarche aujourd’hui est légitimée par leur combat et leur sacrifice.

  Après s’être fixées dans la région marseillaise à la fin de leur carrière militaire, nos familles ont toujours continué à rendre visite à leurs proches en Syrie. Depuis le début de l’agression en mars 2011, nous sommes meurtris et révoltés par les ravages causés dans notre pays d’origine par une guerre impitoyable, et par la participation des gouvernements de notre patrie actuelle, la France, au soutien des factions terroristes et à la destruction d’un Etat qui ne l’a pas agressée.

  La guerre épargne peu de familles : jeunes appelés, réservistes, militaires morts ou blessés au combat, et ceux, de tous âges, qui ont été fauchés par les attentats terroristes contre la population civile. Le nombre de mutilés, handicapés à vie, traumatisés, est effarant.

  Et c’est une entière population qui est touchée par les sanctions et embargos, décrétés par l’Union européenne et en particulier par les récents gouvernements français ; la destruction planifiée du pays et la souffrance quotidienne des habitants, engendrées par ces mesures illégales, sont passées sous silence ici par des médias soumis à la propagande de guerre.

  Dans ces villes et villages que nous connaissons intimement, le courage, la dignité et la solidarité inventive des Syriens qui luttent depuis six ans pour continuer à vivre chez eux nous mobilise, ici : c’est aussi leur voix que nous vous faisons entendre dans cette lettre.

Monsieur le Président, vous arrivez au pouvoir au moment où la guerre de Syrie peut toucher à son terme. Cette guerre très officiellement programmée par les Etats-Unis (embargo décidé par le Syria Accountability Act – 12.12.2003) entre dans sa septième année. Une bien douteuse coalition internationale qui rassemble des financeurs (Arabie Saoudite et Qatar), des conseillers militaires et des forces spéciales des grandes puissances occidentales, et des dizaines de milliers de terroristes internationaux sans frontières, n’est pas arrivée à venir à bout de la République arabe syrienne, de son gouvernement et de son armée.

Cette exceptionnelle résistance n’a été possible que grâce à l’appui massif de la population syrienne à son gouvernement et à son président et au sacrifice de dizaines de milliers de soldats de l’armée arabe syrienne. C’est l’existence de ce bloc populaire qui a cimenté les alliances internationales qui ont appuyé en toute clarté le régime syrien dans son combat pour le respect de sa souveraineté.

Aujourd’hui la France et son armée sont face à un choix très clair. Soit continuer à entretenir hypocritement un conflit sans fin sur le modèle afghan ou libyen, c’est le choix du pourrissement porteur de misère, de mort et de destruction en Syrie et générateur de nouvelles générations de terroristes internationaux qui pourront nuire n’importe où dans le monde à commencer par la France ; soit faire le choix de l’apaisement et de la reconstruction de la Syrie.

Oui, le choix est entre le rétablissement du rayonnement aujourd’hui disparu de la France au Moyen Orient et en Afrique en prenant enfin une position favorable à la république démocratique laïque syrienne qui a survécu à cette guerre ou le maintien des amitiés corruptrices et dégradantes avec les monarchies réactionnaires du Golfe

Monsieur le Président, sans plus attendre, tournez la page en Syrie et la coalition rétrograde du meurtre, de l’intolérance et du néocolonialisme – qui, comme le colonialisme, est un crime – dans laquelle la République française s’est fourvoyée au cours des deux quinquennats précédents, s’effondrera.

La grandeur est à la portée de votre main, ici et maintenant.

 

 

ASSOCIATION DE SOLIDARITE ET D'AIDE FRANCO-SYRIENNE

ZA Les Accates, 61 route d'Allauch, 13011 Marseille

tél: 04 91 27 26 16 - 06 85 7495 61

internet: France-syrie.com

email: afs.marseille@voila.fr

 

 

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19 mai 2017 5 19 /05 /mai /2017 13:43

A propos des accords de MINSK

Notre bulletin n° 342 comportait une erreur qui n’en altérait pas la portée mais qui nécessite avec nos excuses une rectification. Nous voulions parler des accords de MINSK et non pas de KIEV comme écrit par mégarde.

Les accords de MINSK avaient pour objectif de suspendre la guerre civile lancée en Ukraine par le nouveau gouvernement après les émeutes de Maïdan. Le renversement en Février 2014 du gouvernement légal et la fuite du Président Yanukovich qui aurait été assassiné par les putschistes s’il n’avait été exfiltré in extremis par l’armée russe permettent l’installation au pouvoir d’un gouvernement, d’un parlement et d’une administration où les groupes d’extrême-droite sont présents et très actifs.

Ce coup d’Etat est favorisé par les Etats-Unis et par l’Union Européenne qui y voient l’occasion de couper les liens : historiques, linguistiques, culturels, économiques profonds entre l’Ukraine et la Russie et d’intégrer l’Ukraine dans le bloc occidental via l’OTAN et l’UE. Il fait suite à la « révolution orange » de 2004 soutenue par les mêmes mais qui s’était achevé par un échec et une nouvelle victoire du parti des régions de Yanukovitch.

Ce coup d’état violent et ses objectifs ne sont pas acceptés par toute la population ukrainienne. Dés Mars 2014 la Crimée, région autonome demande par référendum son rattachement à la Fédération de Russie qui accepte. Deux autres régions de l’Est du pays (Donetz et Lougansk) organisent un referendum d’autodétermination qui débouche le 11 mai 2014 sur une déclaration d’indépendance.

La réaction du nouveau pouvoir de Kiev est immédiate, c’est la guerre. Il s’agit bien d’une guerre entre ukrainiens puisque la Russie, qui a mis ses troupes en alerte à la frontière n’intervient pas militairement.

Un premier accord MINSK 1 organisé sous l’égide de l’OSCE vise à un cesser le feu. Il est signé le 5 Septembre 2014 entre le gouvernement de Kiev et les républiques sécessionnistes. Il ne tient pas et les combats reprennent.

Une nouvelle réunion se tient à MINSK dans la capitale du Belarus les 10 et 11 Février 2015. S’y retrouvent cette fois les présidents Hollande, Poutine et Poroschenko et la chancelière allemande Angela Merkel. François Hollande et Angela Merkel représentent l’UE qui a entretemps signé un accord d’association avec l’Ukraine et qu’elle pour ambition à lus long terme l’intégration. L’accord MINSK 2 prévoit un cesser le feu et une autonomie accrue à définir pour les deux républiques de Donetsk et Lougansk. Il ne donne pas plus de résultats que le précédent.

Le 19 Octobre 2016 les 4 signataires de MINSK 2 se retrouvent à Berlin mais la situation reste inchangée. Si de Mai 2014 à cette date, l’intensité des combats a été variable et des périodes de calme ont alterné avec des périodes de combats, la position profonde du gouvernement de Kiev n’a pas changé : il refuse de reconnaitre les pouvoirs établis dans ces deux régions et la sécession de fait des deux républiques qui ont dû s’organiser pour survivre. D’autre part, les rapports de force au sein du pouvoir ukrainien font que le Président et le Gouvernement peuvent feindre de rechercher une solution politique mais en pratique ils laissent les groupes fascistes organisés, y compris sous l’uniforme de l’armée légale, continuer la guerre.

Cette situation fait irrémédiablement penser à ce qui se passe pourtant bien loin de l’Ukraine, en Colombie. Là bas réitérant une politique mensongère déjà utilisée à d’autres périodes le gouvernement négocie des accords de désarmement avec les FARC mais laisse les paramilitaires, groupes fascistes autonomes bien identifiés par l’armée régulière, jamais poursuivis, continuer de semer la terreur.

En Janvier 2017 les attaques contre le Donbass reprennent.

Les accords de MINSK et en particulier la rencontre très difficile ayant débouché sur les accords de MINSK II ont en fait permis à la Russie de démontrer, preuves en mains, que toutes les interventions militaires que lui étaient prêtées par la propagande occidentale (comme également la destruction en vol de l’avion de ligne malaisien) étaient sans fondement, qu’elle ne cherchait pas à envahir l’Ukraine. Elle voulait pousser le gouvernement de Kiev à la négociation et à signer un document cautionné par l’Union Européenne représentée par la France et L’Allemagne dans lequel il s’engageait à un cesser le feu et à rechercher une solution politique à la crise. La mine piteuse des Hollande, Merkel et Poroshenko au matin de la nuit de négociation du 10 au 11 Février 2015 montre bien qu’ils avaient été mis en demeure de ravaler leur narration officielle de la crise ukrainienne : « c’est la faute à la Russie », pris comme des enfants les mains dans le pot de confiture.

Passé ce mauvais moment, ils allaient en réalité continuer à laisser la bride sur le cou aux fascistes de Kiev et au gouvernement complice.

Revenons donc à la crise démographique ukrainienne. Pour l’ONU la guerre civile en Ukraine aurait fait 10000 morts. Sur l’émigration ukrainienne, le Haut Commissariat des Nations Unies minimise les chiffres qui sont très éloignés de ceux avancés dans notre bulletin précédent : 600 000 seulement alors même que la seule Russie annonce de son côté avoir accueilli 800 000 personnes.

Ce traitement des chiffres par l’Occident est décidément une plaie qui colle à l’Ukraine. Cette fois ci il s’agit d’une minimisation. L’autre cas plus connu est celui de la fameuse « famine » en Ukraine en 1932.

L’affaire commence en 1935. Le 18 Février le Chicago Tribune qui appartient à Hearst magnat de la presse Us ouvertement pronazi, publie des données fabriquées par l’Allemagne hitlérienne et annonce 6 millions de morts pour cause de famine organisée par Moscou. L’affaire n’est pas oubliée et à son arrivée au pouvoir Reagan relance la croisade anti soviétique. C’est alors que fort opportunément et avec le soutien des ukrainiens réfugiés aux USA après avoir collaboré avec le Reich l’historien Robert Conquest, ancien du MI5 britannique publie son livre : « La moisson de la douleur » . Il met en circulation le chiffre de 14 millions de morts « du fait du génocide » qui va continuer à être repris sans vérification y compris par des historiens de métier. Ce livre fait suite à un autre qu’il a publié en 1969 : « la grande terreur » où il reprenait sans plus de recherches les chiffres allemands de 1935, entre 5 et 6 millions de morts.

La réalité qui correspond non pas une volonté « génocidaire du monstre Staline » mais à une période de pénurie (qui ne concerne pas que l’Ukraine) provoquée par la guerre sociale intense entre les gros paysans riches ( koulaks) et la masse des paysans pauvre engagées dans le processus de collectivisation des terres et à des épidémies qui en URSS comme ailleurs faisaient beaucoup de victimes avant l’invention des antibiotiques - la grippe espagnole des années 20 a fait plus de 20 millions de morts - s’établit dans tous les cas à un chiffre bien inférieur qui ne peut être fixé rigoureusement pour des raisons qu’explique Annie Lacroix-Riz dans l’article (1) d’où est extrait ce paragraphe sur les morts en Ukraine

« Un Chiffre doublement irrecevable :

1° Alain Blum le déduit d’estimations démographiques, puisque l’URSS ne fit aucun recensement entre 1926 et 1939 : or, entre ces dates, dans le cadre d’un boom industriel voué, depuis le début de la grande crise capitaliste, à la défense contre la menace allemande, eurent lieu de gigantesques mouvements de population interrégionaux, affectant particulièrement l’Ukraine agricole collectivisée. La faible croissance de la population ukrainienne entre les deux recensements n’autorise donc pas l’équivalence : déficit démographique égale morts de famine;

2° le mode de calcul de l’estimation est absurde : Alain Blum s’est aligné sur des statisticiens russes qui en 1990 ont regroupé la décennie 1930 de pertes présumées - 6 millions - sur la seule année 1933. »

(1) http://www.reveilcommuniste.fr/article-ukraine-33-famine-ou-desinformation-un-article-d-annie-lacroix-riz-40080616.html

***

Permanence de la déformation de l'information sur l’Ukraine :

Les réfugiés /émigrés ukrainiens d’aujourd’hui échappent aux radars médiatiques occidentaux (voir bulletin 342) qui ont menti tant sur la « révolution orange » que sur Maïdan. Ils n’écrivent jamais que « Poroschenko tue son propre peuple », il laisse simplement ses complices fascistes le faire et va faire l’innocent à Minsk.

***

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10 mai 2017 3 10 /05 /mai /2017 12:44

La START UP « EN MARCHE » réusssit son OPA sur l’entreprise en difficulté « FRENCH REPUBLIC INC. »

Le 7 Avril une fraction minoritaire des 46 millions de détenteurs d’actions de FRENCH REPUBLIC INC. a accepté l’offre de rachat par la START UP « EN MARCHE ».

EN MARCHE, très faiblement capitalisée par son fondateur, a réussi son opération grâce à une LBO (achat à effet de levier) en s’endettant lourdement auprès des BIG FRENCH FORBES LEADERS (classement des principaux milliardaires français publié par FORBES) : ARNAULT, DRAHI ,NIEL, BERGE …

Les créanciers sont donc les maitres de la situation.

Le CAC 39 ouvre à la hausse

08.05.2017

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