HISTOIRE DE L’ ARME ATOMIQUE
Au moment de la dissolution de l’URSS, un groupe de militants communistes fonde le PARTI COMMUNISTE bOLCHEVIK DE t (TOUTE) L’UNION SOVIETIQUE (en abrégé PC b tUS) qui continue à militer sur tout le territoire de l’ex- URSS. Ce parti petit est toujours vivant et n’a pas été interdit.
Pendant plusieurs années un mensuel français « Les Nouvelles d’URSS » a publié des traductions d’articles publiés par ce parti. A la mort de son fondateur ,Jacques Lejeune, cette publication a disparu
Un groupe britannique continue à publier en anglais des articles et documents émanant du PC b tUS (voir leur blog https://aucpbenglishwebsite.blogspot.com).
L’article qui suit fait le récit de la genèse de l’arme atomique soviétique.Il a été publié en 2009 dans un des journaux du PC b tUS et traduit par les NOUVELLES D’URSS (n° 108 mars avril 2011)
On notera que les remarques ultimes sur l’état désastreux de l’armée russe en 2009 ne sont plus d’actualité et que la décennie écoulée depuis lors a permis une remarquable modernisation à l’armée russe à laquelle répond lourdement l’encerclement de la Fédération de Russie par l’OTAN
Alors que tous les pays d’Afrique et tous les pays d’Amérique Latine ont renoncé à l’arme atomique et qu’il existe aujourd’hui un traité international pour l’interdiction totale des armes nucléaires en cours de signature , il est utile de connaitre l’histoire réelle de la course aux armements nucléaires que les Etats-Unis n’ont pas réussi à gagner. Une course qui a englouti d’énormes sommes d’argent, qui a orienté beaucoup trop de savoirs scientifiques et techniques et de capacités industrielles dans la course à la mort.
Dans le catastrophisme ambiant et au milieu des annonces quasi quotidiennes de la course de l’humanité à l’abime (climat, catastrophes naturelles, etç…) il est très peu de voix pour souligner que le moindre « échange nucléaire », comme on dit si modestement dans les états-majors, serait la façon la plus expéditive de mettre un terme à la vie sur la terre tant est énorme la puissance des armes nucléaires aujourd’hui développées , tant seraient formidables leurs effets immédiats et à terme.
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STALINE. L'ARME NUCLÉAIRE.L'ÉPOQUE CONTEMPORAINE
Article publié dans le journal russe «Rabotché-krestyyanskii Serp i molot», n° 9, septembre 2009. Texte français publié dans Nouvelles d’URSS n° 108 mars-avril 2011
Le 29 août 1949, la première bombe atomique soviétique explosait sur le polygone de Semipalatinsk. Les États-Unis ont été privés du monopole de l'arme nucléaire. L'ensemble du monde bourgeois a eu le souffle coupé d'étonnement et de peur. Lorsque l'on regarde en arrière à présent, sur les décennies passées, nous comprenons plus clairement le grand rôle qu'a joué cet évènement dans toute l'histoire d'après-guerre de l'humanité, nous comprenons mieux toute la grandeur de cet exploit du peuple soviétique. Notre pays, dévasté par l'invasion hitlérienne, qui éprouvait un besoin aigu du plus nécessaire, a lancé un courageux défit à l'Amérique qui s'était engraissée par la guerre, à l'ensemble du monde capitaliste en leur disant: nous défendrons la cause du socialisme en Union soviétique, nous opposerons la puissance nucléaire soviétique à vos plans cannibalesques de bombardement nucléaire de notre pays ! Seul un pays socialiste pouvait accomplir un tel exploit avec son économie planifiée unique, seul il était capable de mobiliser toutes les ressources économiques et humaines dans sa poigne d'acier, le peuple soviétique uni, dirigé par le P.C.(b.)tUS et conduit par le sage stratège I. V. Staline.
Comment cela s'est-il passé ? Des témoins oculaires attestent. A l'automne 1949, le «phototype» de bombe atomique était prêt pour les essais. Le 26 août, L. P. Bériya arrivait sur le polygone. Ce jour-là, deux charges explosives (une de service et une de réserve) ont été assemblées. Ayant examiné les actes de préparation, I. V. Kourtchatov, conformément aux instructions personnelles de L. P. Bériya; a fixé l'heure d'exécution de l'essai au 29 août 1949 à 8 h heure locale. Le 28 août, les sapeurs mineurs ont procédé à la dernière inspection de la tour, ont préparé le système automatique à sa destruction par explosion et ont vérifié la ligne de câbles. A 4 h du matin le 29 août, K. I. Chtchyolkine et S. N. Matvéyev sont arrivés à la tour avec une unité de feu de détonateurs électriques. K. I. Chtchyolkine a donné l'ordre de sortie du «prototype» de l'atelier et de son installation sur la tour. A 5 h 5 min du matin, tout le personnel, à l'exception de la garde d'officiers du ministère de la Sûreté d'État, a été évacué du champ d'essai. Au moment de l'achèvement des opérations finales, il s’ est produit une brusque altération du temps. des nuages étirés sont passés bas au-dessus du champ et ont recouvert tout le ciel. Il a commencé à pleuvoir. Tous ceux qui se trouvaient sur la tour sont descendus. Les serre-files étaient A. P. Zavényaguine et K. Chtchyolkine qui ont plombé l'entrée de la tour. Pour éviter des désagréments liés au mauvais temps, I. V. Kourtchatov, avec l'accord de K.P. Bériya, a pris la décision d'avancer l'heure de l'explosion de 8 à 7 h du matin. Les plombs ont été ôtés du poste de commandement 25 min avant la destruction par explosion et il a été procédé au branchement de l'alimentation du système automatique et 20 sec avant, au branchement de l'interrupteur qui reliait le circuit du «prototype» au système automatique de guidage. A partir de ce moment, toutes les opérations de destruction s'accomplissaient automatiquement. A 7 heures précises du matin, le 29 août 1949, toute la steppe kazakhe désertique s'est illuminée d'une lumière aveuglante.
C'était fait! L'énorme travail de centaines de milliers de gens, de tout le Pays des Soviets, était achevé avec succès. «N'oubliez pas qu'un problème majeur nous était posé: créer, dans un délai extrêmement bref, une arme qui puisse défendre notre Patrie ! Lorsque nous sommes parvenus à résoudre ce problème, nous avons ressenti un grand soulagement, même du bonheur !», ainsi pensaient les créateurs de la bombe.
Le problème de la création d'une bombe atomique a pris naissance dès avant la guerre, lorsqu'en 1939 deux physiciens allemands, Hahn et Strassmann, ont découvert la réaction en chaîne de fission du noyau d'uranium par des neutrons. Et leurs résultats n'étaient nullement tenus secrets. Des communications ont également été publiées dans notre presse à ce sujet, dans le journal «Izvestiya». La réaction en chaîne elle-même avait été découverte (dans sa version chimique) par le savant soviétique N. N. Sémyonov. Les savants soviétiques ont montré, dans des publications grand public de 1939 et 1940, les conditions de l'explosion nucléaire et ont obtenu des estimations raisonnables de la masse critique de l'uranium 235.
Le secret de la bombe atomique était ailleurs: laquelle des puissances belligérantes se décidera à dégager les ressources économiques et techniques colossales pour créer les nouvelles branches d'industrie indispensables à la création d'une bombe atomique pouvant donner un avantage décisif dans la guerre? C'était avant tout un problème d'économie nationale d'une grande envergure. La direction soviétique, Staline, étaient également parfaitement informés en 1940-1945 du problème lui-même et des actions menés en ce sens aux Etats-Unis d’Amérique en Angleterre, en Allemagne. Nous devons dire merci à Lavrenti Pavlovitch Bériya: sous sa direction, le service de renseignement stratégique a travaillé à merveille !
En 1940, les É.-U.A. ont commencé un travail d'une très grande ampleur sur la bombe atomique, très peu de temps après l'Allemagne où ces recherches étaient suivies par G6ring. Dans les années 1941 à 1943, l'Union soviétique, le Gouvernement soviétique n’avait qu'un seul problème à résoudre en priorité: le pays était obligé de lutter de toutes ses forces pour renverser les plans de Hitler de «Blitzkrieg» (mot allemand signifiant «Guerre éclair»; N.d.T.). Après la victoire de Stalingrad, tous les espoirs de «Blitzkrieg» des Allemands avaient été balayés. A présent, il fallait repousser les fritz en arrière vers leur tanière... Après Stalingrad, on pouvait reprendre les travaux d'avant-guerre sur le projet uranium. Le 11 février 1943, Staline a signé un Arrêté du Gouvernement portant sur l'organisation des travaux relatifs à l'utilisation de l'énergie atomique à des fins militaires. C'est V. M. Molotov qui en fut nommé le dirigeant dans les années1943-1945.
Contre qui pensait-on à cette époque utiliser la future bombe atomique soviétique? Bien entendu, contre notre ennemi dans la Guerre patriotique : l'Allemagne fasciste. Dès après la fin de la guerre, les agents de renseignement, les spécialistes scientifiques, ont établi avec assez de certitude que, malgré les excellentes possibilités scientifiques et ses ressources en matières premières, l'Allemagne n'a même pas pu seulement s'approcher de la création d'une bombe atomique !
Les Américains ont fait leur bombe en cinq ans Ils l'ont expérimentée en été 1945 et ont bombardé presque en même temps Hiroshima et Nagasaki. Ils ont bombardé un Japon pratiquement vaincu, mais ils ont intimidé l'Union soviétique avec leur bombe atomique. Il suffit de citer deux phrases de Truman qu'il a dites en 1945: « les Russes seront bientôt remis à leur place » et «que nous le voulions ou pas, il nous faut bien reconnaitre que la victoire que NOUS avons remportée a chargé le peuple américain d’un lourd fardeau de responsabilité pour la poursuite de la direction du monde » Et cela n'était pas que de la rhétorique de fanfarons...Les Etats-Unis d’Amérique étaient les maîtres financiers du monde capitaliste d'après-guerre.
La Seconde Guerre mondiale s'est transformée pratiquement sans pause en «guerre froide» contre le socialisme. Un terrible danger menaçait l'Union soviétique! Et Staline a réagi immédiatement. Le20 août 1945, un Comité interministériel spécial pour les questions de résolution du problème atomique a été créé près le Comité d'État pour la Défense (sigle russe: GKO). C'est Lavrenti Pavlovitch Bériya qui a été nommé dirigeant de ce comité spécial depuis le moment de sa création jusqu'en 1953. Et cela était loin d'être un hasard. Bériya était un homme très intelligent, riche d'un bon savoir-faire technique, de brillantes capacités d/organisateur. Le titre de Héros du Travail socialiste lui a été conféré en 1945 pour ses mérites dans le développement de l'industrie de guerre. En décembre 1945, L. P. Bériya a laissé son poste de commissaire du peuple à l'Intérieur et est passé de la Loubyanka au Kremlin, au cabinet du Vice-Président du Conseil des commissaires du peuple. La Seconde Guerre mondiale s'est transformée pratiquement sans pause en «guerre froide» contre le socialisme. Un terrible danger menaçait l'Union soviétique! Et Staline a réagi immédiatement. Le20 août 1945, un Comité interministériel spécial pour les questions de résolution du problème atomique a été créé près le Comité d'État pour la Défense (sigle russe: GKO). C'est Lavrenti Pavlovitch Bériya qui a été nommé dirigeant de ce comité spécial depuis le moment de sa création jusqu'en 1953. Et cela était loin d'être un hasard. Bériya était un homme très intelligent, riche d'un bon savoir-faire technique, de brillantes capacités d/organisateur. Le titre de Héros du Travail socialiste lui a été conféré en 1945 pour ses mérites dans le développement de l'industrie de guerre. En décembre 1945, L. P. Bériya a laissé son poste de commissaire du peuple à l'Intérieur et est passé de la Loubyanka au Kremlin, au cabinet du Vice-Président du Conseil des commissaires du peuple.
Le Comité interministériel spécial était une organisation unique, sans analogue aucun. Ses principaux principes étaient: son caractère secret absolu, l'absence de toute procédure administrative bureaucratique, les rythmes de travail, encore les rythmes de travail et toujours les rythmes de travail rythmes dé travail! Quelques extraits de l'Arrêté du GKO: «Aucune organisation, aucune institution, aucun individu n'a le droit, sans autorisation expresse du. GKO, de se mêler des activités économico-administratives et opérationnelles de la. Première Direction principale (sigle russe: PGU, qui est l'organe exécutif du Comité interministériel spécial), de ses entreprises ou institutions, ou d'exiger des informations relatives à son travail ou à ses travaux exécutés sur commande de la Première Direction principale. Toute la comptabilité relative aux travaux susmentionnés n'est remise qu'au Comité interministériel spécial près le GKo».Les organisation du PGU ont été autorisées à commencer tout chantier, toute construction, à passer toute commande d’équipements sans sanctionnement des projets et des devis
Les professionnels résolvent tout ! Et c'est ce qui a été pris en considération depuis le début. Les instituts, les établissements à thématique nucléaire ont eu le droit de recruter préférentiellement les promus de tout établissement d'enseignement supérieur. C'est ainsi que l'on s'est procuré les chercheurs dont on avait besoin. L'un des ancien d'Arzamas-16 se souvient: «... Pour parler honnêtement, je ne voulais pas venir ici... Mais par la suite, je n'ai pas regretté d'être tombé ici. C'est ici que nous avons vu le vrai niveau de travail, tant scientifique que technique. Il n'était pas inférieur au niveau occidental... De la conception-, de l'idée parfaitement nouvelle, jusqu'à ce qu'elle soit réalisée, une année était vite passée»,
Et quels étaient les rapports des dirigeants du programme avec ses participants, avec leurs subordonnés? Lorsque le service de sûreté écartait du site un savant de premier plan parce que celui-ci ne cachait pas ses sympathies pour la génétique et ses antipathies pour Lissenko, l'ingénieur en chef était amené à téléphoner carrément à Bériya et à lui dire que ce collaborateur était très efficace pour le travail. L'entretien se limitait à une seule question qui intervenait après une pause prolongée: «Vous est-il très utile?». Ayant obtenu une réponse affirmative, il disait: «Alors gardez-le». Bériya raccrochait et l'incident était clos. Encore une phrase significative de L. P. Bériya prenant la défense d'un autre participant des travaux: «Tous les gens qui travaillent sur ce projet ont été choisis par moi personnellement et je Suis prêt à répondre des actes de chacun d'eux. Ces gens travaillent et continueront à travailler honnêtement sur le projet dont nous avons été chargés».
Bien entendu, I. V. Staline suivait lui-même attentivement le projet atomique. Les notes personnelles que I. V. Kourtchatov a écrites immédiatement après sa rencontre d'une heure avec I. V. Staline dans la soirée du 25 janvier 1946 ont toutes été conservées. Seuls Molotov et Bériya ont assisté à l'entretien. Au cours de cet entretien, Staline n'a pas conseillé que l'on s'occupât de menus travaux ou que l'on recherchât des moyens peu coûteux. Il a souligné qu'il était nécessaire d'agir «amplement, en un élan bien russe», que sous ce rapport, toute l'aide possible sera accordée. Staline a fait remarquer que nos savants sont gens modestes et qu'«il ne font jamais sentir qu'ils vivent mal». Extrait des notes de I. V.. Kourtchatov: «A propos de ses rapports avec les savants, Staline était préoccupé par la pensée de savoir... comment est-ce qu'il pourrait bien leur venir en aide sous le rapport de leur vie matérielle et courante et des suppléments à leur accorder pour les grandes affaires, par exemple pour la résolution de notre problème... Il a été proposé d'écrire sur les mesures qu'il serait nécessaire de prendre pour accélérer le travail, sur tout ce qu'il faudrait pour cela». Tout ce qu'il fallait, le pays l’a effectivement donné. Il fut une période où, en U.R.S.S., il fut durant quelques mois impossible d'acheter un thermomètre médical, objet on ne peut plus de première nécessité. Pourquoi ? Parce que les atomistes avaient besoin de mercure, de beaucoup de mercure ! Et que tout le mercure leur a été donné ! La bombe atomique a été créée en U.R.S.S., dévastée par la guerre contre le fascisme, en quatre ans ! La première bombe atomique soviétique avait nom RDS-1. Ce nom était conventionnel, mais le peuple l'a décodé à sa manière en: RDS= Raketnii Dvigatel' Stalina! (moteur-fusée de Staline). Deux mois après l'explosion de la première bombe atomique, il est paru un Arrêté restreint du Conseil des ministres de l'U.R.S.S. le 29 octobre 1949 signé par Staline. Ceux qui se sont particulièrement distingués dans leur travail se sont vus conférer le titre de Héros du Travail socialiste et ont été primés. C'est toute l'élite de la science soviétique, physiciens, chimistes, mathématiciens, biologistes, géologues, métallurgistes, etc., qui a été appelée au travail sur le problème atomique. Ce fut une grande victoire, au sens propre du mot, de tous les peuples soviétiques ! Tous ont travaillé pour leur seule et unique Patrie, l'U.R.S.S., qui tous appartenaient à de nombreuses nationalités. Avec la bombe à hydrogène, les savants soviétiques ont non seulement rattrapé, mais même devancé les Américains en expérimentant, le 12 août 1953, une réelle charge à hydrogène prête à être employée sous forme de bombe. L'industrie et la science atomiques soviétiques se sont développées de façon continue. Les charges nucléaires elles-mêmes se sont également perfectionnées, ainsi que les moyens de les obtenir et les variantes de leur utilisation. Il a également été étudié des procédés d'utilisation pacifique de l'explosion nucléaire: domptage des jets de gaz, création de réservoirs souterrains, création de nappes d'eau souterraines et autres.
Considérant toute l'importance des acquisitions techniques de l'Union soviétique dans le domaine de la conquête de l'énergie nucléaire, il importe de bien comprendre que la création d'un bouclier f'uséo-nucléaire a été la composante la plus importante de la politique soviétique de lutte pour la paix, d'opposition aux desseins misanthropiques de l'impérialisme américains et de ses alliés, lesquels ont déclenché la «guerre froide», ont divisé l'Europe, qui venait d'être libérée du fascisme, suivant leur principe d'appartenance ou de non-appartenance à l'OTAN, au bloc qu'ils ont créé en 1949.
Fin 1946 déjà, la délégation soviétique à la Commission de l'O.N.U. pour l'énergie atomique a soumis un projet de Convention internationale traitant «De l'interdiction de produire et d'employer des armes basées sur l'utilisation de l'énergie atomique à des fins d'extermination massives», lequel a, bien entendu, été blackboulé par la majorité proaméricaine docile. Les Américains avaient besoin de tout autre chose. En 1948, H.Truman, président des Etats-Unis d’Amérique a approuvé un .plan du Comité des chefs d'état-major des Forces armées des Etats-Unis d’Amérique concernant la conduite de la !guerre nucléaire contre l'U.R.S.S. (le plan «Pincer») qui prévoyait la frappe, par 70 bombes atomiques, de 50 villes de l'Union soviétique, y compris Moscou et Léningrad. Mais en 1955 l'Appel de l'U.R.S.S. à tous les États nucléaires leur proposant de prendre l'engagement d'interdire les essais nucléaires est demeuré sans réponse positive. Ce n'est que lorsqu'une parité nucléaire évidente et universellement reconnue entre les États.-Unis d’Amérique et l'U.R.S.S. sera atteinte, lorsque les hommes politiques des État.-Unis d’Amérique auront pris conscience de cette réalité objective, de l'impossibilité de Ia modifier de quelque façon que ce soit, que les efforts en vue d'abaisser le danger nucléaire, de réduire les stocks d'armes nucléaires qui ont atteint des dimensions gigantesques, seront devenus réalisables.
Peut-être peut-on en prendre comme point de départ le 26 mai 1972 lorsque l'U.R.S.S. et les É.-U.A. ont signé un ensemble d'accords connus sous le nom de Traité sur la limitation des armements stratégiques (Traité L.A.S.; sigle russe: OSV; sigle anglais: SAL; N.d.T.) ou Traité L.A.S.-1, dans lequel entraient: un Accord sur les mesures de réduction du risque de guerre nucléaire, un Traité sur la limitation des systèmes D.A.M.(défense antimissile; sigle russe: PRO; sigle anglais: ABM; N.d.T.),un Accord provisoire sur certaines mesures du domaine de la limitation des A.O.S. (armements offensifs stratégiques; sigle russe: SNV;N.d.T.), un Protocole au Traité sur la limitation des systèmes D.A.M. Cependant, là non plus tout n'a pas été bien lisse. Les É.-U.A. ont violé le Traité sur la limitation des systèmes D.A.M. en transférant leur station radar «Globus-2» sur le territoire de la Norvège, laquelle station a été classée comme élément de défense antimissile. Le 12 juin 2002, les États-Unis d’Amérique sont unilatéralement sortis du-Traité sur la limitation des systèmes D.A.M. Le 18 juin 1979, l'U.R.S.S. et les Etats.-U.A. ont signé un ensemble d'accords connus sous le nom de Traité L.A.S.-2, dans lequel entraient: un Traité sur la limitation des armements offensifs stratégiques, un Protocole au Traité sur la limitation des A.O.S., une Déclaration commune sur les principes et les tendances fondamentales des pourparlers ultérieurs sur la limitation des armements stratégiques. Ce traité n'a même pas été ratifié par le Sénat des Néanmoins, ses dispositions ont été respectés parles deux parties. Le Traité sur la limitation des armements offensifs stratégiques (A.O.S.-1) a été signé les 30 et 31 juillet 1991 à Moscou et est entré en vigueur le 5 décembre 1994, quelques années après la désagrégation de l'U.R.S.S. La durée de validité du Traité A.O.S.-1 expire le 5 décembre 2009. Conformément à ce traité, l'U.R.S.S.et les États-Unis d’Amérique devaient, dans les sept ans, réduire leurs arsenaux nucléaires de telle sorte qu'il ne reste pas plus de 6000 ogives nucléaires à chacune des parties. Au cours de l'exécution de ce traité, il a été noté environ 10 violations sérieuses commises par les Etats-Unis d’Amérique. En particulier, des ogives nucléaires et deuxièmes étages de missiles qui n'ont pas été utilisés par eux, mais ont été stockés, grâce à quoi il a été créé un «potentiel de retour». Le Traité sur la réduction ultérieure des armements offensifs stratégiques (A.O.S.-2) a été signé le 3 janvier 1993. Ce traité interdit d'utiliser des missiles balistiques à ogives séparables. En réponse à la sortie des États-Unis d’Amérique. Le 14 juin 2002 du Traité des systèmes D.A.M. de 1972, la Russie est sortie de l'A.O.S.-2. Le Traité sur la réduction des potentiels offensifs stratégiques (Traité sur les P.O.S.; sigle russe: SNP; N.d.T.) a été signé le 21 mai 2002 à Moscou entre la Russie et les États-Unis d’Amérique. Les conditions de ce traité limitent les quantités d'ogives nucléaires en état d'alerte à 1700-2200 pour chacune des parties. Le Traité sur les P.O.S. est entré en vigueur le ter juin 2003 et la durée de sa validité expire le 31 décembre 2012.
Actuellement, en 2009, une question extrêmement complexe se pose à la Russie: quelle politique faire à propose de la question de la réduction des armements nucléaires, comment réagir aux récentes propositions de Barack Obama, Président des États-Unis d’Amérique., sur la poursuite de la réduction radicale (en plusieurs fois) des armements nucléaires. L'histoire a montré depuis déjà fort longtemps et clairement toute l'absurdité des thèses de propagande des prétendus «démocrates» russes: la «Russie démocratique» n'a pas d'ennemis ! L'Amérique est notre meilleur ami! Le monde contemporain se trouve être incomparablement plus dur et plus complexe que ne l'imaginent et ne tentent d'en convaincre leur entourage ces «démocrates» de Russie.
Pour les États-Unis, le thème du désarmement nucléaire est à présent gagnant sur tous les tableaux. Les États-Unis d’Amérique. ont une supériorité colossale en armements sur tous leurs adversaires potentiels et, peut-être même, sur tous leurs adversaires potentiels confondus, sans parler même concrètement de la seule Russie. Cette supériorité donne à l'Amérique la possibilité de s'engager sur la voie de la réduction des potentiels nucléaires tout en accroissant sa propre supériorité militaire stratégique. Dans cette situation, la Russie tombe dans le piège à coup sûr. Le refus du désarmement peut être dommageable à la réputation internationale de la Russie. Mais si la Russie y consent, elle affaiblira alors sérieusement le bouclier nucléaire du pays qui est, en fait, son unique garantie de non-agression de la Russie de la part de puissances militaires solides(?).
Dans le monde contemporain impitoyable, ce sont précisément les forces nucléaires qui constituent le facteur politique stabilisant. Les pourparlers sur le désarmement purement nucléaire sont à présent réellement absurdes et sont pour la Russie en tout cas peu propices à la victoire s'ils ne prennent pas en compte (clairement ou non) l'effondrement pratiquement total de l'ancienne Armée soviétique, l'effroyable situation qui y prévaut quant à son armement conventionnel, la nécessité de tenir compte de l'équilibre global en ce qui concerne l'armement nucléaire, mais également conventionnel (en particulier de haute précision).
En conclusion, on peut dire que: l'arme nucléaire a été jusqu'en 1991 et demeure encore à présent le plus fiable garant de la souveraineté et de l'indépendance de notre pays face au puissant bloc des États bourgeois avec à leur tête les États-Unis d’Amérique dans les conditions de l'accroissement ininterrompu de leurs dépenses militaires, de la création et du perfectionnement de leurs nouveaux types d'armements offensifs (tant conventionnels que nucléaires), que leur tendance persistante au diktat global dans le monde monopolaire actuel.
S. V. KHRISTENKO,
Secrétaire du C.C. du P.C.B.tUS